Ce matin là, une étrange confusion régnait au sein du Sénat. Les échanges étaient vifs et Arel Constantin, le président de l'Assemblée, éprouvait les pires difficultés pour maintenir l'ordre.
L'heure était grave et les sénateurs étaient divisés. Fallait-il retirer les Rejetons de cette infâme compétition ? Les avis étaient partagés mais une légère tendance favorable au retrait venait de se dessiner.
" Nous ne pouvons plus accepter de voir nos rejetons, les enfants d'Arelate, se faire massacrer sur les terrains de blood bowl. Je propose le retrait immédiat de notre équipe" proclama Arel Montmajour, chef de file des opposants
Les sénateurs favorables au maintien de l'équipe se levèrent d'un seul elfe et hurlèrent leur mécontentement dans un vacarme assourdissant. Sur son estrade, Arel Constantin explosait son maillet pour tenter de rétablir un semblant de silence.
Mais la situation lui échappait, les parlementaires étaient devenus incontrôlables.
" La question du retrait de notre équipe ne se pose pas".
Au son de cette voix claire et ferme, le silence revint instantanément au sein de l'hémicycle. Arlésianne, reine d'Arelate, venait de faire son entrée, suivie de son escorte. Les sénateurs se levèrent et s'inclinèrent respectueusement.
"Messieurs les sénateurs, je suis consciente des tourments que vous cause la participation de nos rejetons à cette compétition barbare. Mais ce sport, brutal et abject, constitue une vitrine incontournable pour notre petite communauté. Nous ne pouvons plus vivre en marge de ce monde"
"Avec tout le respect que je vous dois, ma Reine, nous déplorons encore trois blessés suite au match d'hier soir" osa Arel Montmajour
"Je suis au courant sénateur. Mais l'intérêt supérieur d'Arelate impose des sacrifices douloureux pour chacun de nous. Je vous rappelle que j'ai moi-même mis à la disposition de l'équipe mes deux gardes du corps. Et si Arélane a échappé à tous les dangers jusqu'à présent, Arlequinne a déjà subi une grave blessure à la cheville. Mais si c'est le prix à payer pour faire exister notre communauté dans ce monde, je suis prête à le payer"
Le débat était clos. La Reine venait de trancher et aucun sénateur n'oserait discuter sa décision. Les Rejetons d'Arelate pouvaient continuer leur folle aventure, au nom de la raison d'Etat.